Que ce soit au travail ou durant vos loisirs, il vous est peut-être déjà arrivé de vivre de temps à autre des moments où vous parvenez à vous focaliser entièrement votre énergie sur la tâche que vous réalisez, où vous vous sentez en maîtrise du moindre de vos mouvements, où vos sens paraissent merveilleusement aiguisés, en pleine conscience où vos préoccupations quotidiennes disparaissent comme par enchantement et ou vous perdez la notion du temps.
Le psychologue Mihaly Csikszentmihaly désigne ce genre d’épisodes par le nom de flow expérience optimale en français. Depuis près de 35 ans, il accumule les recherches et les ouvrages sur le sujet. Le livre qui l’a fait connaître auprès du grand public est « Vivre » : la psychologie du bonheur, paru en 1990 aux Etats-Unis et traduit quatorze ans après en France.
Pour Csikszentmihaly, l’expérience optimale est caractérisée par huit éléments:
– La tâche entreprise est réalisable mais constitue un défi et exige une aptitude particulière;
– L’objectif est clairement identifié;
– L’activité en cours fournit une rétroaction immédiate;
– La personne exerce le contrôle sur ses actions;
– L’individu se concentre totalement sur ce qu’il fait ;
– L’engagement de l’individu est profond et fait disparaître toute distraction;
– La perception de la durée est altérée ;
– La préoccupation de soi disparaît, mais paradoxalement, le sens de soi est renforcé à la suite de l’expérience optimale.
Un sentiment d’apathie se met en place lorsque le challenge est perçu comme faible et que nos compétences le sont aussi, ce qui fait qu’on perd petit à petit tout intérêt pour la tâche.
L’ennui apparaît lui lorsque la tâche est simple et que notre niveau de compétence est lui trop élevé. Là encore, il est impossible d’atteindre le flow.
Enfin l’angoisse est ressentie lorsque le niveau de difficulté perçu dépasse largement notre niveau de compétence, cela provoque chez nous une détresse, de l’inquiétude et du stress limitant.
C’est lorsque la tâche est perçue comme un défi et que nos capacités sont au niveau que nous pouvons vraiment ressentir ce sentiment de plénitude, d’hyper-concentration et de bienêtre.
Le plaisir au travail est à la fois une source d’efficacité et une preuve que nous sommes dans l’efficacité. Il existe deux notions d’efficacité : «l’efficacité masochiste» qui consiste à redoubler d’efforts pour atteindre nos buts et «l’efficacité épicurienne» qui passe par le développement d’une véritable intelligence de l’action.
La réussite en effet n’est pas liée au degré de souffrance éprouvée mais à la pertinence de l’action: si nous souffrons durablement alors que les résultats ne sont pas à la hauteur des efforts fournis, c’est peut-être tout simplement que nous n’allons pas dans la bonne direction …
Impact sur la gestion des ressources humaines
Comment favoriser le bonheur au travail :
- Restructuration du travail : le manager doit confier à ses collaborateurs des tâches qui sont en phase avec leurs aptitudes actuelles et en constante évolution.
- Sensibilisation: Une autre manière de procéder est d’apprendre à ses collaborateurs à entrainer leur auto-perception de la tâche et de les amener à y voir des défis.
Galaxie Conseil vous propose de découvrir et de vous approprier le processus de l’expérience optimale (le flow), à travers une activité ludique et ressourçante.
Bibliographie :
« Le défi positif » de Thierry Janssen – Editions Les Liens qui Libèrent
« Vivre: La psychologie du bonheur » de Mihaly Csikszentmihalyi – Editions Robert Laffont